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Au dessus de Chiba
28 octobre 2005

Serenity

Lectures en cours : Le goût de l'immortalité, de Catherine Dufour ; Uruad, de Jean-Christophe Issartier

Affiche du film Serenity, J. WhedonVu hier soir le film de Josh Whedon, tiré de sa série (qui n'aura vécu qu'une petite saison aux USA) Firefly. Du space-opera classique, avec des ambiances de western au milieu (on pense parfois à la scène de la taverne de Mos Esley dans Star Wars...). Les effets spéciaux font parfois un peu au rabais, les scènes de combat sont un peu molles, mais le film est servi par des personnages attachants, de bons dialogues et un scénario plutôt bien fichu, même s'il n'est pas d'une originalité à se rouler par terre.
Whedon est davantage un bon scénariste qu'un bon réalisateur, et même ses tentatives de prouesses stylistiques (un plan-séquence de près de cinq minutes en début de film) ne font pas oublier le côté téléfilm de la réalisation.
Reste que, pour ceux qui ont apprécié la qualité des scénarios de Buffy the Vampire Slayer (j'en suis), on retrouve la patte de l'auteur. Quelques clins d'oeil à la jolie blonde de Sunnydale sont d'ailleurs présents dans le film : on reconnaît dans le personnage de River le goût de Whedon pour les jeunes filles expertes en arts martiaux. Plus drôle encore, le robot sexuel de Mister Universe ressemble trop à Sarah Michelle Gellar pour que ça ne soit qu'une coïncidence !
Au-delà de ces aspects geek, le scénario manipule quelques idées intéressantes. Bien sûr, la trame de base est celle de l'individu qui lutte contre l'autoritarisme du gouvernement central, avec en pré-générique une charge carricaturale contre la colonisation et l'impérialisme. On dirait parfois la propagande officielle chinoise justifiant l'annexion du Tibet, mais la cible de Whedon est sans doute davantage le gouvernement fédéral américain. Serenity, J. Whedon
Plus intéressant est le personnage du tueur envoyé sur les traces de l'équipage de Mal. Son discour, lorsqu'il justifie ses meurtres par la nécessité de créer un monde meilleur, semble faire écho à la fois au terrorisme d'inspiration religieuse, style Al-Qaeda, et à la "croisade du Bien contre le Mal" version Bush. Il est typique des "méchants" à la Whedon : joué par un acteur a priori plus dépourvu de charisme qu'une huître introvertie, il a suffisament de psychologie, de complexité et de dialogues pour en faire un personnage à la fois inquiétant et attachant, en même temps archétype du grand méchant et pourtant pas du tout monolithique.

 

Tiens, pour finir sur Buffy. Entendu ce matin sur France-Culture, dans la chronique de l'inepte Slama. "Buffy et les vampires" (sic) serait l'un des exemples de l'importance de la superstition et autres "peur du diable" aux USA par rapport à la cartésienne France. Si ce couillon de chroniqueur sortait parfois son nez des pages du Figaro ou des oeuvres complètes d'Aron, il aurait pu s'appercevoir que, dans Buffy comme dans beaucoup de films ou romans du même genre, le fantastique n'a qu'une valeur de métaphore. Il y a parfois des coups de pieds occultes qui se perdent...

 

J-F S.

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