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Au dessus de Chiba
12 novembre 2007

Délires d'Orphée, de Catherine Dufour

En cours : Robert Charles Wilson, Blind Lake.

Dire que j'avais été un peu déçu par les trois premiers romans de la série Club Van Helsing est un doux euphémisme que seule pourrait expliquer l'hypocrisie qu'on nomme "bonne éducation". Mais, heureusement, tout n'est pas si noir en ce bas monde, et les directeurs de la collection ont eu la bonne idée de confier l'une des aventures des chasseurs de monstres à Catherine Dufour.
L'histoire de Délire d'Orphée est construite sur deux mythe grecs, l'Orphée du titre, natürlich, et Morphée. Dès la couverture, d'ailleurs, on est plongé dans la Grèce ancienne : l'illustration est tellement moche qu'on peut soupçonner Homère d'en être l'auteur. Mais passons. C'est le seul défaut du bouquin...
Nous sommes à Londres, où réside Hugo Van Helsing. Le chef des vampire slayers n'est pas content. Il vient de se faire voler un objet très vieux et très puissant, la lyre avec laquelle Orphée charmait les animaux, les hommes et même les dieux. Il fait appel à un mercenaire, lointain cousin du capitaine Achab (les éditions Baleine ont du apprécier ce choix prometteur), pour récupérer l'artefact. Mais le Maître de Bedlam semble dissimuler des informations précieuses à son employé.
Le récit met en valeur le talent de Catherine à créer des ambiances à la fois glauques et nostalgiques, à placer le lecteur dans un équilibre précaire entre la poésie sombre et la sordide trivialité de la vie. Son personnage principal réussit à être vivant, touchant et complexe tout en sacrifiant à tous les clichés et poncifs qu'exige le genre "littérature populaire" de la collection.
Enfin, on appréciera le twist final, plein d'élégance et en même temps presque drôle par son petit côté geek.
Juste pour finir sur l'autrice : son excellente nouvelle Immaculée conception, publiée dans Lunatique numéro 73 a remporté le grand prix de l'imaginaire lors des dernières utopiales. Comme quoi, le jury a bon goût.
Ah, et puis tant qu'on en est à parler de Lunatique, ruez-vous donc sur le numéro 76 de cette revue pour y lire le texte d'Anne Lanièce, La controverse. Après ça, vous ne pourrez plus regarder un escargot sans ressentir un certain émoi. Authentique (c).

J-F S.

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Commentaires
P
Pourquoi ont-ils tué Orphée?
J
@NBC : censeur fasciste ! (private joke)<br /> <br /> @Big luna : J'ai lu ce week-end la critique que Thomas Day fait de l'ensemble de la série dans le dernier Bifrost. Ce garçon dit des choses fort justes, dont je parlerai plus en détail plus tard. Quant au roman de Catherine Dufour, il lui reproche d'être une bonne novella un peu étirée et délayée pour faire la longueur d'un roman. C'est peut-être ça qui t'a gêné ? Pour ma part, je trouve que la critique est assez juste, même si ça ne m'a pas empêché d'apprécier Délires d'Orphée.
B
Ha ben moi je n'ai pas réussi à finir. Le style est là, l'écriture est belle, mais j'ai trouvé ça ennuyeux. Bref ça manque d'action.<br /> Dans la même collection j'ai bien aimé Heliot et Lebeau, j'ai adoré Bizien, j'ai détesté Tabachnick et j'ai trouvé Le Roy ridicule (que je n'ai pas fini non plus d'ailleurs).<br /> <br /> Collection très inégale à mon gout.
N
Puisqu'il parait qu'il faut commenter, je commence :<br /> <br /> Je suis tout à fait d'accord avec cette critique, ce roman est très bien.<br /> <br /> Juste un (petit) bémol, sur la fin une partie m'a géné, il y a un effet d'énumération dommage (premièrement ... deuxièmement ..., ...). Je trouve qu'elle ne colle pas bien avec le reste.<br /> <br /> Dans la même série, le précédent de Johan Heliot, _question de mort_ est pas mal du tout aussi.
Au dessus de Chiba
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