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Au dessus de Chiba
1 août 2005

Bifrost n°39

Quelques kilomètres en train ce week-end m'ont permis de m'attaquer au dernier Bifrost. Honneur aux vainqueurs, je commence par le texte de Michael Swanwick, Vie lente (slow life, prix Hugo 2003). Grosse déception ! Le texte en soi n'est pas mauvais, il me paraît juste un peu faible : dans cette histoire survenant pendant l'exploration de Titan par un groupe d'astronaute, l'une des scientifiques de l'équipe, suite à un problème technique, se retrouve en train de dériver au dessus d'un océan de méthane, sans espoir de retour. Plongeant dans le sommeil, elle entre en contact avec une créature intelligente autochtone qui lui parle par l'intermédiaire de ses rêves.
Si l'on fait abstraction du manque de réalisme de certains passages (l'héroïne de l'histoire, apprenant qu'elle est condamnée, reste d'un calme olympien tandis que ses collègues, au lieu de tout mettre en oeuvre pour la sauver, continue à dialoguer en direct avec la Terre pour faire plaisir à leurs sponsors !), il reste un texte doté de quelques passages intéressants malgré une progression de l'histoire un peu poussive. Soit.
Mais là où l'on peut trouver que Swanwick peine à se renouveler (et que la rédaction de Bifrost manque un peu de flair dans le choix des textes), c'est quand on met cette nouvelle en parallèle avec une autre du même auteur, Le poul brutal de la machine (the Very Pulse of the Machine, 1998), parue il y a un an environ dans Bifrost n°35. Même thème : lors d'une mission d'exploration sur Io, une astronaute, condamnée à une mort certaine suite à un problème technique, entre en contact (par l'intermédiaire de courants électriques, cette fois-ci) avec une créature intelligente... Bref, une grosse impression de déjà-vu.

Deuxième texte lu ce week-end, et cette fois-ci pas de déception. En attaquant une nouvelle production du soi-disant "Luc Dutour", je ne m'attendais à rien de bon. Et je n'ai pas été surpris de tomber sur un texte d'un vide abyssal. Les duettistes de la destruction du steampunk à la française se contentent d'aligner une série de jeux de mots vaseux tournant autour des romans de Proust dans une histoire sans aucun intérêt. Le résultat est une pitoyable blague de potache voulant montrer qu'ils ont un minimum de culture littéraire (ce que l'on savait déjà) à peine digne d'un journal de collégiens.
Que des gens qui, par ailleurs, ont un véritable talent d'écrivain, gâchent leur temps à pondre ce genre d'inépties, on peut encore le comprendre. Qui n'a pas, parfois, envie de se vautrer avec complaisance dans la facilité la plus grossière, pour se détendre un petit peu ? Mais qu'une revue, dont les éditos fustigent souvent le manque d'exigence du milieu éditorial français (il faut lire, en parallèle de ce torchon, les diatribes de Girard contre les éditeurs qui acceptent de publier de la mauvaise fantasy... ), se croit obliger de publier ces pages, ça me sidère.
Le pire, c'est que les duettistes de l'humour de collège semblent décidés à récidiver !


J-F S.

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