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Au dessus de Chiba
22 mai 2007

Quelques lectures en bref

Histoire de rattraper l'abyssal retard dans la mise à jour de ce blog, un tir groupé pour que le monde entier sache ce que je pense de quelques romans lus récemment (il en a de la chance, le monde !).

Christopher Priest, le prestige. Excellent roman que cette histoire de deux prestidigitateurs du XIXe siècle qui se livrent à une concurence acharnée. Même la fin, un peu vite expédiée à mon goût, ne gâche pas l'impression générale. Et après la lecture des Extrêmes, du même Priest, auquel je n'avais pas compris grand-chose, c'est une très bonne surprise. Coïncidence dans mes lectures, je tombe pour la première fois sur le thème des faux spirites de la fin du  XIXe, thème qui est aussi au centre du très bon La fille dans le verre de Jeffrey Ford, mais j'en reparlerai tantôt.

Scott Westerfeld, l'IA et son double. Magnifique, troublant, parfois imbitable, mais un roman impressionant. Les tribulations d'une I.A. parvenue au-delà du seuil qui sépare les machines des êtres vivants, à la recherche d'un mystérieux créateur d'oeuvres d'art originales dans un monde où tout peut être répliqué. Et des scènes torides sur la sexualité entre humains et robots (je comprends à présent pourquoi Yann Minh disait tant de bien de ce livre).

Kim Stanley Robinson, les quarante signes de la pluie. La déception de la série. KSR a écrit des choses brillantes (la trilogie martienne), a traité des thèmes originaux (Chroniques des années noires), mais là, je trouve qu'il s'est un peu planté. Ca part d'un bon sentiment, bien sûr : traiter la question du réchauffement climatique de façon sérieuse et réaliste, à travers la vie de membres de la NFS et de lobyistes de Washington, mais à trop vouloir faire "vrai" et expliquer le véritable fonctionnement de l'administration américaine, on y perd tout intérêt romanesque. Evidemment, partant d'un tel postulat, il était difficile de faire de la gaudriole, mais les scénaristes de West Wing arrivent bien, eux, à rendre la politique passionante... Petit agacement suplémentaire : rien ne dit, sur le bouquin des Presses de la Cité, qu'on n'a qu'un tiers de roman. Non pas le premier roman d'une trilogie, mais bien un petit bout d'un seul roman !

Sean McMullen, Les âmes dans la grande machine. Comme la vie est chère (mais ça va changer, maintenant qu'on va pouvoir gagner plus en travaillant plus), je l'ai acheté en édition poche (pour cela, il suffit de fermer les yeux pour ne pas voir l'abominable couverture), ce qui fait que je n'ai, pour l'instant, que le premier tome, Le calculeur. Malgré de nombreux défauts (personnages carricaturaux, une certaine légéreté dans le traitement de l'intrigue, quelques couleuvres un peu grosses à avaler, un style assez passable...), un univers riche et agréable, une histoire prenante et quelques idées très originales font de ce demi-roman une lecture passionante. Le roman, situé dans un univers post-apocalyptique revenu à une technologie pré-électrique, tourne autour du projet de construire un ordinateur à partir de composants humains : parallélisme massif d'esclaves dévolus chacun à une opération élémentaire... Le rêve fou d'un disciple de Turing qui aurait voulu pousser plus loin l'idée de Ohms en série de Stefan Wul ! Bon, j'avoue avoir eu une petite déception au début : je voyais venir une sorte de "meta-intelligence" dans le calculeur, un bon délire sur la complexité générant une vie artificielle, et l'auteur se contente de nous servir un petit bug (si j'osais, je dirais que, sur le coup, je l'ai eu dans le babbage). Mais à part ça, une très bonne intrigue (et, pour l'instant du moins, extrêmement peu "politically correct"). Ceux qui ont aimé Le livre de Cendre retrouveront l'utilisation d'un "ordinateur" comme conseiller tactique sur les champs de bataille...


J-F S.

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