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Au dessus de Chiba
22 décembre 2005

Zodiac

J'ai terminé hier l'excellent Zodiac de Neal Stephenson. Comme un peu tout le monde, j'avais découvert cet auteur via ses deux excellents romans qui avaient déboulé à la suite du mouvement Cyberpunk, L'âge de diamant et Le samourai virtuel (Snowcrash). Ensuite, n'étant pas un vrai geek, j'avais peu accroché à son énorme pavé consacré à la cryptographie, Cryptonomicon...
Zodiac est en fait plus anciens que tous ces romans-là, il date à peu près de la même époque que Panique à l'université, lui aussi récemment traduit chez Lune d'encre. Ce n'est presque pas de la SF (quoique, l'idée de faire des manipulations génétiques sur des bactéries, dans les années 80, j'imagine que c'était du domaine de l'anticipation). C'est plutôt un "techno-thriller", comme on dit dans les endroits à la mode. Le narrateur / héro est une sorte de commando non-violent bossant pour une organisation de défense de l'environnement. On reconnaît assez facilement Greenpeace et ses emblématiques canots pneumatiques qui donnent son titre au roman.
L'histoire est une enquête assez convenue, où les gentils environementalistes luttent contre les grosses boîtes pollueuses, et c'est aussi l'occasion, pour un nul en chimie comme moi, de comprendre beaucoup de chose sur la chimie des dérivés du benzène et la vie passionante de l'atome de chlore. Mais le roman accroche surtout par le ton et la personalité du héro. Évitant de tomber dans le piège du manichéisme et des bons sentiments, Stephenson choisit de doter son narrateur d'une bonne dose de cynisme et d'un regard mordant sur les écolos militants (les "menthe à l'eau", comme il les appelle). S'il n'est pas tendre avec les mouvements de défense de l'environnement, le roman reste quand même du "bon côté", et ne loupe pas non plus l'industrie libérale et met en exergue le problème de base quant à la place de l'environnement dans une société capitaliste : chaque acteur économique a un intérêt personnel à dégrader l'environnement, aucun n'a intérêt à le préserver. Vingt ans après, ce roman reste, hélas, d'actualité...


J-F S.

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Commentaires
S
J'ai lu Panique à l'université et Zodiac en VO, avec une petite préférence pour le premier. Et comme je trouve, comme toi, le second excellent ! ;-)<br /> Du souffle, de la fantaisie, des personnages cyniques mais ô combien humains et l'art de rendre très concrètes les situations les plus improbables.
Au dessus de Chiba
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