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Au dessus de Chiba
5 juillet 2005

Michael Marshall Smith

Après l'avoir laissé dormir plus d'une année dans ma bibliothèque, j'ai enfin lu Frères de chair. C'était le seul roman de Michael Marshall Smith traduit en français qui manquait à mon palmarès. J'aime bien ce sentiment de complétude, un peu comme quand on colle la dernière image dans un album panini... Jusqu'à la prochaine traduction (J'espère bien qu'on va rapidement traduire Blood of Angels, qui semble être la suite des Hommes de paille)

Smith me semble être un auteur de grand talent dans le monde de la SF, bien que ses romans aient des défauts qui m'agacent. Commençons par les défauts. Son goût pour les univers parallèles, un peu oniriques, teinté d'une bonne dose de nonsense conduit chacun de ses romans à se terminer dans une espèce de bordel généralisé. L'irruption d'éléments à la limite du crédible, sous pretexte que "c'est pas le vrai monde c'est un univers parallèle/virtuel" laisse toujours un petit goût de Deus ex machina.On commence une histoire selon les codes du roman de détective, et puis l'intrigue policière se fait culbuter par l'intervention du n'importe quoi. Frustrant.
freres_de_chair
Et puis Smith, comme d'autres auteurs (hors SF, le plus carricatural dans ce travers me semble être John Irving), souffre de radotage... Dans chacun de ses romans, on retrouve la même psychologie du personnage principal, quelqu'un qui est un petit peu un loser, un petit peu lâche, et, surtout, marque de fabrique de Smith : il a des problèmes avec ses parents ! Le côté "Freud expliqué aux imbéciles" qui revient systématiquement...

Mais au delà de ces défauts, il reste un romancier au style brillant, qui mèle avec brio un humour mordant à une grande tendresse pour l'être humain. Un type qui écrit :
"Je regrettais amérement une époque que je n'avais pas connue,celle où les ordinateurs ne foutaient la merde qu'au boulot, en affirmant par exemple que l'imprimante était introuvable.De nos jours, ils sont tellement intelligents qu'ils peuvent facilement foutre la merde partout."
ne peut pas être totallement mauvais !

Smith est aussi capable de créer des univers riches, baroques, des sortes de fantasmes tordus issus des polars noirs matinés d'un peu de SF et d'un peu d'absurde.

Frères de chair ne fait pas exception à cela, avec ses fermes d'élevage de clones pour fournir des organes de rechange aux enfants de riche, avec sa gigantesque ville enfermée dans un cube de 200 étages de haut, sorte de grand centre commercial volant qui s'est échoué en Virginie, et qui s'est transformée en Sin City avec ses policiers corrompus et ses truands au grand coeur. De nombreuses critiques de ce roman sont rassemblées sur la Noosfere.

Mais si je devais conseiller un seul roman de Smith, mon choix irait plutôt sur La proie des rêves.

J-F S.

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