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Au dessus de Chiba
4 mai 2005

Le livre de Cendres 1

 

Je viens de terminer la lecture du premier tome du Livre de Cendres, La guerrière oubliée (de Mary Gentle, éd. Denoël). C'est bien. Très bien, même !

_home_jfs_cendresLe cycle raconte la vie de Cendres, mercenaire du XVe siècle qui traine ses guêtres, ses vouges et sa compagnie de brutes stipendiées en France, Bourgogne, Italie... Ça commence comme un roman historique, entrecoupé des notes d'un soit-disant historien traducteur et de sa correspondance avec son éditrice. Petit à petit, on bascule dans l'heroic-fantasy (beurk !) devant l'accumulation d'invraisemblances et d'éléments fantastiques (golems, nuit éternelle, apparitions miraculeuses...).

Mais ces anomalies sont systématiquement justifiée par le fameux historien, comme autant de licences poétiques, figures de style et autre maniérismes propre à l'écriture médiévale. Jusqu'à ce qu'on finisse par se demander si, derrière le voile du merveilleux, il ne se cacherait pas une histoire relevant authentiquement de la bonne et pure SF. Une sorte d'enquête historique (la correspondance de l'historien et de son éditrice nous permet de découvrir des fouilles bien curieuses en Tunisie, puis les bibliothèques les plus prestigieuses sont victimes d'étranges manipulations...) autour d'un récit se rapportant à un univers qui relève plus de l'uchronie (au même titre que les bons romans steampunk sont de l'uchronie) que de l'abominable heroic-fantasy.

À cette intéressante construction, il faut ajouter un univers médiéval crade, puant, réaliste, vivant, et un style qui n'hésite pas à moderniser sans honte les dialogues de l'époque, faisant un intéressant travail de << traduction >> d'un langage ancien, aux antipodes des circonvolutions stylées d'un Robert Merle dans Fortune de France.

Bref, une excellente lecture. Mais à quoi s'attendre d'autre quand on sait que le traducteur n'est autre que le célèbre Patriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiick ? Ai-je dit que la couverture de Sorel était très belle ? Non ? Bon, alors je le dis.

J-F S.

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Commentaires
J
Pourquoi je n'aime pas l'heroic-fantasy ? C'est le genre de question piège qui dégénère habituellement en débat sanglant sur la définition des genres et autres querelles de clochers...<br /> <br /> Pour faire simple, et en prenant le risque de faire des généralisatins un peu brutales : souvent, l'HF se complait dans la description d'époques mythiques à jamais disparues, style "age d'or". Les héros de ce genre sont souvent guidés par un destin, une force supérieure... Ils ne remettent que rarement en cause la société dans laquelle ils évoluent, se contentant de leur quête personnelle (retrouver le trône qui leur échoit de naissance, récupérer le trésor machin...).<br /> <br /> À l'inverse, la SF ne s'intéresse pas tant aux individus qu'aux sociétés, et, surtout, à la transformation de ces sociétés.<br /> <br /> Pour faire simpliste, l'heroic-fantasy est plutôt réactionnaire et centrée sur l'individu, alors que la SF s'intéresse plus aux sociétés dans leur ensemble et favorise une vision "progressiste".
C
En tout cas tout ça m'a l'air très interessant! Il y a un moment que je n'ai plus lu de SF, depuis Dune je crois ça commence à faire un bail. J'ai lu de la fantasy (normal pour un gorgll le cerveau à la taille d'un pois!;)) )<br /> Dis pourquoi tu n'aimes pas l'heroic fantasy, ça m'interesserait de la savoir?<br /> <br /> Saluxxxx Chris
L
Une contrepêterie s'est glissée dans le message ci-dessus... C'est honteux !
Au dessus de Chiba
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